dimanche 14 janvier 2007

Monsieur le Président


















Je vous fais une lettre que vous ne lirez sans doute pas, vu le peu de cas que vous faites de ceux qui ne s'alignent pas derrière vous.
Votre sacre me fait, à moi comme à beaucoup d'autre, un peu peur. Comment, vous ne comprenez pas pourquoi ?
Amusons-nous, une fois n'est pas coutume, à regarder la situation objectivement. 50 000 (environ) groupies vont venir vous acclamer et vous élire, sur un score digne d'une république bananière - ou d'un second tour Chirac - Le Pen en 2002, au choix. A l'heure ou je publie ces quelques lignes, rien n'est fait, mais tout est écrit.
Ainsi donc, vous n'avez de Napoléon que deux caractéristiques : la petite taille et le mépris pour la démocratie. On pourrait rajouter une certaine forme de ruse cynique ; quoique Napoléon eût, lui, un vrai dessein pour la France.
Car c'est bien d'un sacre qu'il s'agit, après plusieurs années d'exil, puis plus de cinq ans de longue remontée de la pente (vos Cent Jours !) jusqu'à, l'espérez vous, le moment suprême, le coït absolu, celui de votre élection. Mais voilà, il n'y a pas aujourd'hui de Victor Hugo pour écrire de "Châtiments" et vous appeler - comme celà vous sied bien ! - Nicolas le Petit.
Petit par l'esprit, petit par le dessein, petit par les coups bas, petit par le mépris de ce pays que vous prétendez vouloir gouverner. Voilà votre bilan, voilà ce que vous avez réussi : avoir relégué le politique au rang du people et du show-businness. Avoir monté une France contre l'autre en jouant la dangereuse carte des communautarismes. Avoir distillé dans ce pays de la peur de l'autre, le repli sécuritaire, le chacun pour soi chez soi.
Après avoir habilement retourné l'UMP, enfant de Chirac, a vôtre avantage, vous en avez parcimonieusement évincé, avec des méthodes parfois staliniennes, tout élément perturbateur. Les quelques apparatchiks qui ont pu vous résister, de peur d'être écrasés par le rouleau compresseur, se sont soit désolidarisés en quittant le parti, ou rangés derrière vous.
Innovateur en politique, vous inventez donc l'élection à un seul candidat - on appelle celà l'acclamation.
Mais voilà, ce sacre interne, monsieur le Président, ne sera pas, croyez-le moi, suivi d'un sacre national. Les français ne sont pas prêts à celà. Je vois d'ici le tableau : une France bloquée, des manifestations à n'en plus finir, des émeutes en banlieues qui n'auront rien de commun avec celles de l'an passé.
Loin de moi l'idée de vouloir jouer le catastrophisme. Mais vous ne mesurez pas la situation. Les nouveaux électeurs qui sont allé s'inscrire sur les listes l'an passé ne l'ont, pour la plupart, pas fait pour vous, mais pour voter contre vous. Au profit de qui ? je vous laisse le deviner. Puisque depuis 2002 vous n'avez rien fait si ce n'est vous enfermer dans de pitoyables débats internes et d'insoutenables querelles de pouvoir dignes du plus mauvais album d'Iznogoud, puisqu'en cumulant les fonctions d'une manière inédite (bafouant l'autorité du président de la République en la matière) , vous n'avez rien fait, absolument rien, pour donner à nouveau ses lettres de noblesse à la politique, et puisque vous n'avez jamais été à l'écoute de la France, mais bien à l'écoute d'une communauté, puis d'une autre, promettant à droite ce que vous prohibiez à gauche; pour tout cela, monsieur le Président, je vous promets de bien douloureux lendemains d'élections.
Encore une fois, cette masacarade qui se déroule porte de Versaille à l'heure ou j'écris ces quelques mots, je vous l'assure, la majorité des français ne la soutiennent pas, ils la regarde avec circonspection. Je vous assure que quand les électeurs se retrouveront devant la table où sont disposés tous les bulletins, qu'ils verront d'autre noms que le votre et celui de Madame Royal, ils auront une seconde d'hésitation.

Je vous salue bien bas.

2 commentaires:

Emile MICHEL a dit…

Merci pour ce carnet de route qui résume ma pensée profonde.
Carnets de route dionne un sens à notre histoire.
Ce petit seigneur qui a fuit son pays...
Il restera le Ministre de la chasse à l'enfant pour l'éternité;

SEGOLENE PRESIDENTE

Emile MICHEL

Lofi a dit…

Je découvre ce blog ; j'y viendrai faire un tour de temps en temps.
pour voir ce que pense un "jeune" collègue (si j'ai bien compris).
En plus d'Educpol (http://educpol.over-blog.com/
j'envisage la création d'u auter blog consacré à l'enseignement (actif) de l'hist-géo que j'imagine coopératif. Te tiendrais au courant.
à bientôt (sur educpol peut-être ?) ,
Lofi