vendredi 19 janvier 2007

Vous savez ce que ca fait ?

Il ya des jours ou j'aimerais savoir pratiquer le yoga. Sincérement.
Pour une fois - et bien qu'aillant trvaillé hier jusqu'à 1:30 - je ne m'étais pas trop levé à la dernière minute. Voilà, c'était sans compter que les douches de la résidence, 10 minutes avant que j'eusse du partir, était fermées.
TOUTES.
Allez savoir pourquoi.
Pas de douche possible.
Voilà un détail qui tue et qui déjà assombri ma journée. Me voilà à me laver au lavabo. Le temps de râler en plus, me voilà, pour le coup, en retard.
Bon.
C'était sans compter les couloirs du métro bondés. Et là, la Parisienne, pressée et arrogante qui me MARCHE DESSUS. Littéralement. Genre j'ai le pied qui sort de la chaussure. "Pas de problème mad..." ah ben non. Non non. La Parisienne (la vrai) est pressée, forcément plus pressée que toi, donc elle ne s'arrête pas pour s'excuser, elle te grille la place dans le métro, elle est prête à te rentrer dedans pour passer avant toi. On a quand même explosé des sommets dans le comble du ridicule quand la RATP a été obligée de mettre des petites pastilles de couleur dans le bus avec des messages lénifiants pour rappeler aux quidams les règles de base de la civilisation. J'entends : la RATP a bien fait en faisant cela; ce qui m'inquiète, c'est que ces règles de base ne soient pas rentrées dans la caboche de tout le monde. Il y en a pour qui la sauvagerie est un art de vivre.
Bref, arrivé à ma chère et digne université, pas de cours. PAS DE COURS. Le cours annulé. Enfin... je me dis : ils ont peut-être changé d'amphi. Un rapide tour des amphis avoisinants ne donne rien. Ils ont peut-être décalé l'heure. Mais au secrétariat ils n'en savent jamais rien. Et sur internet il ne me semble pas que ca figure. De toute façon il n'y a pas internet dans cette fac. Enfin si, mais que pour les profs. Sinon il faut faire trente minutes de queue.
Donc je prends un café et un journal.
Et prends de bonnes résolutions : je devais passer dans la journée dans une ville adjacente à Paris quejenenommeraipasparsoucidediscrétion (le maire s'appelle A. S. il est un éminent membre d'un parti politique dirigé par un certain F. B. candidat à la présidentielle), pour discuter avec les responsables du centre d'animation local d'interventions que je ferais en français-littératures pendant les vacances et certains samedi après-midi auprès des jeunes de cette ville qui désirent ne pas être complétement largués. Après plus de 45 mins de métro, j'apprends que le responsable en question n'est pas là. ABSENT.
Je me décide donc a aller en direction de la médiathèque de ladite ville, afin de potasser quelques cours.
FERMEE.
Direction le café du coin. Où je squatte pendant une heure. Puis une chouette librairie - et j'en parlerai plus tard - vous allez voir pourquoi.
Puis déjeuner avec un ami qui habite dans le coin.
Direction la médiathèque à nouveau (ouverte), en attendant la réouverture dudit centre. Je finis par rencontrer la personne en question. Tout baigne, je bosse à la médiathèque en me disant ,avec le temps perdu, faut que je rattrape. Je réussis à remplir les objectifs que je m'étais fixés. 18.30 coup de fil : "allô, denis ? ben je croyais qu'on avait un cours particulier ensemble pour ma fille ..."
oh la la
La première fois que ca m'arrive.
Totalement zappé une heure de cours particulier.
J'arrive a rattraper le coup : le sourire (ca s'entend au téléphone on m'a toujours dit - si vous croisez un jour un mec qui téléphone en souriant dans la rue.... cqfd) , un peu de bagout. C'est pas grave, allé.

Ca c'est pour la journée.
Dans le métro, après avoir achevé de lire Le Monde, j'attaque le bouquin acheté ce midi. Le bonheur obligatoire du roumain Norman Manea.
C'est glaçant. On ne le lâche plus. Bon. Je n'ai lu que les vingt premières pages (à peine). Norman Manea, auteur du récent et très remarqué Retour du Hooligan, juif roumain, déporté a cinq ans dans un camp de concentration a fui sa Bucovine natale. Il s'est exilé à Berlin, puis est retourné en Roumanie. Ecrivain d'avant-garde, son écriture semble empreinte d'expériences traumatisantes. Dans Le Bonheur obligatoire, la première nouvelle évoque une prisonnière à laquelle son bourreau offre une certaine clémence en l'échange d'un dessin quotidien.
Je me permets de vous livrer le tout début de la nouvelle :

"Un programme méthodique, répété quotidiennement, de cinq heures du matin à dix heures du soir. Répété quotidiennement, sans aucune modification. Les mêmes épreuves répétées, indéfiniment répétées. Pour humilier, intimider, détruire. Du matin au soir. Parfois la nuit aussi. A la fin de la semaine, la fatigue, le désespoir s'étant accumulés, l'énergie nécessaire pour résister s'étant affaiblie, la voilà sur le point de céder.
La même précision, la même cruauté, chaque jour, depuis plusieurs mois. Et puis, soudain, le changement."

Eh bien vous savez ce que ca fait, de commencer un bon bouquin ?
Il est bientôt 22 heures et je n'ai toujours pas mangé.

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