mardi 16 janvier 2007

Bientôt deux heures du mat'...



Bientôt deux heures du mat' et je me pose tout un tas de questions. Ça cogite, mais je ne sais pas trop par où commencer.
J'ai assisté ce soir à une réunion d'un courant bouddhiste laïc, auquel mon beau-frère appartient. Venu spécialement de province pour l'occasion, je ne me sentais pas de lui refuser d'être présent. Ce n'est pas la première fois que j'assiste à ce genre de réunion, et pour moi qui suis catholique, ex - très convaincu, ça ne va pas de soi. Je suis donc venu avec tout un tas de questions, d'oppositions fermes. Je suis venu en me disant "de toutes façons, ce truc, je connais, je viens pour lui faire plaisir (et aussi par curiosité), jamais je rentrerai la dedans". Je ne dis pas que je suis sur le point de devenir un moine bouddhiste convaincu - je suis parti avec des questions, des interrogations pleins la tête. Mais la discussion qui a suivi avec mon beau-frère et d'autres jeunes pratiquants m' a amené à prendre conscience d'un certain nombre de choses, que je savais, mais que je gardais au fond de moi comme des choses sans importance.



  1. D'abord, j'ai réalisé et prit conscience d'à quel point nous sommes liés avec notre famille et nos proches. Liés non pas par obligation, mais par raison : si je suis ami avec un tel, si mon frère ou ma soeur m'énerve parce qu'il a tel ou tel comportement, ce n'est pas par hasard.
  2. Dès lors, que pourrais-je changer en moi pour que les autres changent ? Comment changer mon comportement, ma façon d'être, de penser, de juger, bref, tout ce qui a été conditionné par mon éducation, pour m'améliorer, progresser (si l'on accepte l'idée que l'homme peut éternellement progresser ) ?
  3. Enfin - et c'est ce point là que j'ai du mal à accepter- ce que je suis est lié à ce qui a été, dans ma famille, à ce qu'on fait mes ancêtres, qui vivent à travers moi.
Les bouddhistes reiyukai pensent donc que par la pratique, la récitation du sutra devant un autel dédié à ses ancêtres, et aidé par d'autres pratiquants constitués en réseau, on peut progresser, en prenant conscience de ce qu'on est, et donc en agissant sur les causes ; en évoluant soi-même, on fait donc évoluer son entourage, on améliore ses relations, on prend contact avec des gens avec qui on n'aurait jamais pensé pouvoir parler auparavant.

En ce sens, c'est presque un acte politique. Le but serait donc d'améliorer les relations humaines, de pacifier le monde en changeant son attitude, son jugement, ses valeurs, d'une manière non cérébrale mais purement comportementale et spirituelle (par la récitation du sutra); chose qui est à milles lieues de notre pensée cartésienne. Et en même temps, en proposant de poser des actions concrètes (après avoir prit conscience, on doit poser un certain nombre d'actions "pragmatiques" pour évoluer, en tenant informé et en se faisant aider par ceux qui nous invité dans la pratique), ça devient très rationaliste.

Si l'on admet - et c'est là mon acception personnelle - que s'engager en politique, c'est vouloir améliorer le monde tel qu'il est, vouloir rendre service aux hommes tels qu'ils sont (dans cette diversité qui fait notre humanité), et non vouloir le façonner à notre idéologie, quelle qu'elle soit, il s'agit bien là d'un acte politique également. En fait, améliorer la qualité des relations humaines devrait être la première volonté d'un homme politique. Le "vivre ensemble" nécessaire à la construction d'un monde pacifié ne peut avoir lieu que si l'on comprend à quel point nous sommes liés, ce qui implique la capacité à voir au-delà de nos différences. D'où l'impossibilité pour moi de m'engager dans un parti, puisque la logique partisane se construit nécessairement contre - contre les partis adverses, contre l'opposition/la majorité..
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Je peux donc avoir, développer et soutenir mes opinions personnelles, mais je ne peux pas en faire une exclusivité, ne pas regarder dans l'autre, celui que je côtoie et qui pense différemment sur certains points, ce qu'il y a de bon, ce avec quoi je suis d'accord, bref ce que nous partageons. Sans quoi le monde est fini, et tourne en vase clos, de guerres en luttes d'ego en recherche de pouvoir.

Bref, il est maintenant bientôt deux heures trente et je tombe de sommeil. Je pense à travers ce post avoir en parti répondu à la question posée par Quitterie Delmas sur son blog "que recherchez-vous dans l'engagement politique"?

Bonne nuit....

2 commentaires:

virginie a dit…

Bonjour Denis, merci pour cette réponse à la question posée..deux heures du mat, l'heure où les bloggeurs se rencontrent ;-)
A bientôt
Virginie, des jeunes libres de s'engager,
http://lesjeuneslibres.hautetfort.com

Denis a dit…

le bloggueur serait-il par essence insomniaque ? (moi oui, j'ai tendance...)